Si son rapport est maigre, sa prise, elle, est inexistante. Ce n’est pas aujourd’hui qu’il capturera sa première étoile. Ca ne l’empêchera pas de dormir. Debout devant la baie vitrée, il sirote une canette, l’oeil fixe. Entrent trois miliciens qui cessent leur chahut en apercevant l’officier. Ils se servent et s’installent dans un coin de la pièce, entamant une discussion à voix ténues.
– Quelle blague, on s’est geler les noyaux pendant cinq plombes pour queudal, j’les vois d’ici les gros culs du renseignement en train de s' fendre la gueule. – C’est vrai que la fiabilité de leurs sources laisse à désirer. – Elle laisse à désirer tu dis ? Depuis que les rebelles se font appeler les Sîns, y’a plus une info fiable à 100 %, on nous envoie au casse-pipe tous les jours. – De quoi tu te plains ? Ils sont accompagnés d’étoiles maintenant, ça devient dangereux, tu pourrais y laisser ta peau mon vieux. – T’en fais pas va, j’y tiens à ma peau, et puis pour veiller sur elle, y’a les épouvantails de l’Enkidu. – Oué enfin, ils veillent surtout à ce qu’on n’abîme pas leurs chères étoiles. Crois moi, pour le coco là bas, ta carcasse c’est le dernier de ses soucis. – Celui là j’l’ai déjà vu à l’œuvre quand il était encore capitaine, crois moi, y s’ra pas en trop quand ça cartonnera. – J’ai aucune confiance en ces mecs. – T’as déjà fait confiance à quelqu’un toi ?
Seu referme sa main gauche sur la canette, vide, et fait volte-face. Il adresse un signe de tête aux soldats et sort tranquillement.